Burn Out, sommes-nous tous concernés ?
Le burn-out ou épuisement total, résultat d'un excès de motivation
Pour le psychanalyste H. J. Freudenberger, qui le compare à un incendie intérieur dans ses études sur les symptômes d’usure professionnelle (1974), c’est un mal qui consume les ressources internes d’une personne.
Le Burn Out est donc une maladie, et plus spécifiquement c’est la « maladie du battant » qui apparaît lorsque le niveau de stress a atteint son paroxysme et est devenu du stress chronique.
Chacun de nous peut être concerné, quel que soit l’âge ou la taille de l’entreprise car, les effets pervers du stress résultent du déséquilibre entre les exigences du travail et la capacité de la personne à y faire face. Et par capacité, on inclut la perception que la personne a de sa capacité physique, émotionnelle ou mentale à maîtriser la situation.
Comme vous l’avez noté, les premières études ont plus de trente ans. Elles continuent et aujourd’hui, nous savons que le stress chronique professionnel a pour origine et s’entretient à travers plusieurs facteurs :
- L’organisation du travail
- Les relations inter individuelles
- Les relations intra individuelles

"Le travail modéré fortifie, le travail excessif accable." Guillaume T. Raynal
Recette d'un burn out bien préparé
Voici une recette toute simple de burn out, à mettre en pratique après avoir négligé tous les autres signes courants du stress ! Vous trouverez certains facteurs dans l’environnement du travail, les conditions socio-économiques, les relations :
- Inadéquation entre la quantité de travail demandé et le nombre de personnes pour le réaliser
- Compétences non adaptées à l’emploi exercé
- Reconnaissance insuffisante
- Inquiétudes liées à l’économie, la concurrence, la santé financière de l’entreprise, …
- Changements difficiles non accompagnés
- Méthode managériale non adaptée
- Horaires et temps de travail incompatibles avec une vie privée équilibrée
- Ecarts entre les valeurs affichées par la direction et les valeurs répercutées en interne
- Communication floue voire ambigüe
- Ordres incertains, objectifs absents, imprécis
- Variations de températures, bruit, fortes odeurs, humidité excessive ou sécheresse de l’air
- Espaces de travail exigus ou au contraire très ouverts ignorant la convivialité
- Ergonomie non prise en compte
- Déplacements fréquents en avion, décalages horaires
- Isolement, absence de soutien social
- Etc.
Et d’autres seront à puiser à l’extérieur de l’environnement du travail
- Milieu familial pénible pouvant être à l’origine de tensions et où les tensions liées au travail peuvent se renvoyer
- Absence ou carence de considération sur le plan professionnel ou individuel
- Insécurité générale
- Difficultés familiales : garde d’enfants, scolarité, …
- Inquiétudes liées à la santé pour les proches ou pour soi même
- Transports longs, pénibles dans des conditions d’insécurité
- Etc.
Le stress lié au travail occupe, après les douleurs dorsales, la première place parmi la liste des problèmes de santé liés au travail dans l’UE. Il concerne 28 % de ses salariés.
Et les études ne prennent pas (pour le moment) en compte les dirigeants de TPE-PME.
A quand la généralisation d’actions réelles, sérieuses, positives d’amélioration de la qualité de vie au travail ?
Peut être certains pensent-ils que c’est juste « dans l’air du temps », un phénomène passager ? Qu’ils se détrompent : le stress n’est pas près de disparaître comme par enchantement !
Et si, son intervention indéniable dans le déclenchement des maladies ne suffit pas à convaincre, alors le levier économique a peut être plus de chance de motiver car le stress entraîne des pertes considérables au niveau de la créativité, de la productivité et de la compétitivité.
Autre argument : l’environnement du travail n’est pas le seul responsable du niveau particulièrement élevé de stress dans nos sociétés industrielles, il est cependant un des milieux où il est possible d’agir. Une entreprise qui agit dans ce sens devient alors acteur de changement/développement de la société.
Et pour vous, comment cela se passe t’il ?
Votre entreprise a t-elle entamé une démarche de prévention des effets du stress ?
Dans quel sens votre qualité de vie au travail a t-elle changée ?
Si des mesures ont été prises, avez-vous été consulté ? visent-elles les trois facteurs d’origine (vus plus haut)
Que pensez-vous de l’efficacité de ces mesures ?
Parution initiale de l'article : 16/02/2011

